Aiguille de Toule et arêtes de Rochefort depuis Torrino

 Le temps est au beau fixe depuis quelques temps, et les conditions plutôt bonnes en neige comme en rocher sont l'occasion de découvrir le côté italien du Mont Blanc. Nous partons donc avec Anne et Manon pour le refuge Torino, sous la pointe Helbronner. L'objectif du week-end : découvrir un nouveau coin, et profiter du soleil pour faire une ou deux courses !

Nous chargeons la voiture le vendredi soir en sortant du travail, puis nous prenons la route pour l'Italie, en passant par Chamonix et le tunnel du Mont Blanc. La route est longue, et nous arrivons bien fatigué vers minuit à la télécabine d'Helbronner. Il ne nous reste plus qu'à trouver un endroit pour planter notre tente, et nous pourrons enfin dormir un peu. Le lendemain, les tentes sont rapidement pliées, nous mangeons quelques tartines de Crunchy et partons pour la télécabine. Ce qui surprend en premier à la gare de la Palud, c'est la modernité des batiments. Tout est neuf, et vraiment beau. Nous prenons nos billets, puis constatons que nous sommes seuls ou presque, alors que du côté français la gare de Chamonix doit déjà être noire de monde. Les cabines tournent sur elles-même, pour admirer le paysage, et je pourrais même m'assoir dedans, une première !

Nous pourrons même nous assoir dans la cabine !

 La télécabine tourne sur elle-même !

Mer de nuage au dessus de la vallée.

Arrivé à la gare d'Helbronner, nous sortons de la cabine et cherchons le chemin pour descendre au refuge. Bizarre, il y a un ascenseur ! Nous rentrons dedans, pour constater qu'il suffit d'appuyer sur le bouton "Torino" pour descendre au refuge ! C'est vraiment tout confort, ces Italiens savent vivre, il n'y a pas de doute !

La terasse d'Helbronner.

L'ascenceur de la gare d'Helbronner !

 La Dent du Géant se détache sur l'horizon.

Après avoir traversé un couloir d'une centaine de mètres, nous arrivons à l'air libre, juste devant le refuge. Rapidement, nous nous enregistrons et laissons les affaires inutiles dans les bacs du refuge pour profiter de cette belle journée. Il n'y a pas un seul souffle de vent, le soleil nous dévoile de magnifiques paysages, cette journée ne pouvait pas être plus agréable. Nous traversons vers l'ouest le col des Flambeaux pour rejoindre la face nord de l'Aiguille de Toule, un petit sommet idéal pour se mettre en jambe. La neige est parfaite, la rimaye passe sans problème, et cette belle pente de neige est si esthétique et agréable qu'elle nous fait oublier que nous sommes déjà à la fin de la saison d'alpinisme estival. 

En route vers le col des Flambeaux.

L'Aiguille de Toule devant Anne.

Au loin, l'Aiguille du Midi.

Médine et Manon remontent cette face nord en super condition.

La Tour Ronde purge énormement aujourd'hui.

Aiguille d'Entrèves.

Médine et Manon sortent du couloir.

La fin de la pente de neige.

Au sommet, nous faisons une bonne pause, histoire de faire des photos et de profiter de ce paysage merveilleux. C'est une chance exceptionnelle d'être ici à ce moment, tout le monde en est conscient. Du sommet de l'Aiguille de Toule, la vue est magnifique : on peut voir l'autre côté du Tacul, le Grand Capucin, ou encore la Tour Ronde, qui d'ailleurs est le théatre de nombreuses chutes de pierre.

Le Glacier du Géant.

Médine et Manon arrivent au sommet, avec la Dent du Géant derrière elles.

Médine et Manon devant le Tacul.

Anne et Manon au sommet de l'Aiguille de Toule.

La descente se fait par la voie normale, entièrement sèche ces jours-ci. Nous remettons les crampons en bas pour retourner sur le glacier. Arrivé près du refuge, quel curieux spectacle s'offre à nous : des familles, avec enfants en bas âge et chiens se promènent sur le glacier. La tente que des alpinistes avaient planté près du refuge est entourée de badauds qui se baladent sur le glacier, sans corde, en basket pour la plupart !

Des familles se promènent sur le glacier, avec chiens et enfants !

 Le lendemain, nous nous levons assez tôt pour attaquer la partie sérieuse du weekend : Les arêtes de Rochefort, une grande classique en neige qui offre parait-il une vue magnifique. Départ du refuge vers 4h, à la lumière des frontales. La traversée du glacier est sans difficulté, pas de crevasse béante ou de grosse montée. Arrivés au pied du couloir qui donne accès au début de l'arête, nous constatons que tout est sec, les crampons sont inutiles mais le sang-froid indispensable : ça purge de partout, tout est très sec, le rocher est souvent branlant et la trace difficile à suivre par endroit. Cette longue montée sur un terrain péteux était vraiment pénible, et c'est avec un grand plaisir que nous arrivons finalement en haut, à la Salle à Manger, au pied de la Dent du Géant.

Le soleil se lève sur le Mont Blanc.

Le couloir est complètement sec.

Longue montée dans un rocher plutôt foireux !

Manon dans les rochers.

Médine et le Mont Blanc.

Enfin la sortie de ce satané pierrier !

Manon et Médine arrivent sur l'arête.

L'arête est très belle, assez effilée et entrecoupée de quelques rochers. L'escalade n'est jamais difficile, la trace sur la neige n'est jamais piègeuse, mais nous prenons notre temps pour faire la course en toute sécurité. Nous serons encore un peu ralenti en faisant un rappel dans la descente en glace à la fin de l'arête de neige. Mon épaule ne me rassurant pas (tendon déchiré depuis quelques temps), et l'heure tournant, nous décidons de rebrousser chemin sans faire le sommet, qui d'ailleurs n'est pas rassurant avec ces chutes de pierres constantes. 

Anne au début de l'arête.

Manon.

Médine et Manon.

Médine et Manon sous la Dent du Géant.

Manon sur l'arête.

La partie en rocher finale, pour atteindre l'Aiguille de Rochefort.

Nous reprenons le chemin du retour, un peu déçu de ne pas avoir atteint le sommet, mais la journée a été tout de même bien riche ! Anne fera la partie en glace en tête, ce sera l'occasion pour elle de poser quelques broches à glace. L'arête de neige ne pose pas de problème mais la descente du couloir en rocher est longue car nous prenons le temps de bien repérer la trace à l'aide des nombreux cairns présents, histoire de rester sur du rocher purgé.

Anne se fait une petite longueur en glace.

Amibance aérienne sur l'arête !

Anne au retour.

Une corde à noeud permet de descendre ce cours passage.

La descente est longue dans un rocher pas toujours solide.

De retour au refuge, nous remballons nos affaires correctement, pour reprendre la télécabine jusqu'à la vallée. Quel plaisir de ne pas avoir à remonter à l'Aiguille du Midi ! Quel bonheur de ne pas attendre pendant deux heures avant de pouvoir prendre une cabine ! Décidément, c'est sûr, nous reviendrons de ce côté-ci du Mont Blanc !

Par Ozan.

Comments

[vosges-attitude]

A refaire mais un peu plus tôt dans la saison pour ne pas se prendre la montagne dans la figure ;)

[Anne]

Bel article! C'était vraiment un beau we. A refaire!