Le Mont Blanc par le refuge du Gouter
Ca fait longtemps que Médine voulait faire le Mont Blanc, alors l'autre jour, je lui dit "viens, je t'emmène là haut".
On arrive à trouver deux places pour le refuge du Gouter en dernière minute pour le dimanche soir, alors hop, en route vers Chamonix le samedi pour s'installer au camping de Saint Gervais (au passage très propre, pas très cher et vraiment très joli).
On prend le tramway très tard depuis Saint Gervais pour arriver vers 14h au Nid D'Aigle. L'endroit est très fréquenté, de nombreuses personnes montant là-haut pour une randonnée à la journée, histoire d'approcher le sommet mythique d'assez près pour voir briller le nouveau refuge du Gouter.
La montée depuis le Nid d'Aigle (2380m) jusqu'à Tête Rousse (3167m) se fait tranquillement, malgré la neige encore présente en grande quantité. Le sentier passe devant la cabane des Rognes où de nombreux bouquetins trainent au milieu des promeneurs. On arrive ensuite à Tête Rousse et son petit glacier, qui sert d'air de bivouac à quelques cordées courageuses.
C'est après Tête Rousse que le chemin commence réellement à se relever, il faut même un peu escalader par endroit. Pas le temps de trainer, l'orage n'est pas loin et la montée entre Tête Rousse et le Refuge du Gouter est longue et escarpée. Le fameux passage du couloir du Gouter, où chaque année de nombreux accidents arrivent, est en neige, avec un ruisseau au milieu, d'où sortent de nombreuses pierres tombées depuis le haut.
L'orage commence à tomber juste avant notre arrivé au refuge, et de beaux grelons tomberont quelques minutes après que nous soyons à l'abris. Le nouveau refuge est un peu plus loin que l'ancien, mais toujours sur la corniche surplombant le refuge de Tête Rousse. La structure très moderne est écologique car autonome en énergie et réalisé en grande partie en bois.
La première impression au refuge est d'abord bonne, pour devenir ensuite très moyenne, avec dans l'ordre : pas d'eau aux lavabos, toilettes dégeulasses, petits déjeuner médiocre, le tout pour un tarif exorbitant (95e pour les non-CAF !). Ce refuge est devenu un véritable hotel de montagne du moins pour les tarifs, mais les prestations sont loin d'être à la hauteur. Seules les chambres sont d'un confort satisfaisant avec des lits individuels et beaucoup de place, alors que l'ancien refuge était très étriqué.
Le lendemain, nous sommes paré pour tenter le sommet. Réveil à 2h, on traine pas mal au refuge pour se préparer. L'absence d'eau aux toilettes et le petit déjeuner médiocre ne nous arrêtent pas, nous partons après les autres mais la progression se fait ensuite à un bon rythme, et nous doublons de nombreuses cordées dans la montée au dôme (4300m).
Pas d'arrêt avant Vallot, et le temps exceptionnel ne nous ralentissant pas, l'arrivée au sommet vers 8h se fait sans problème, à la joie de Médine.
Arrivé là-haut, nous faisons les photos de rigueur, avant de redescendre tranquillement sous un brouillard peu gênant. La descente est assez longue jusqu'au Nid d'Aigle qu'il faut rallier avant la dernière navette.
En repassant dans le couloir du Gouter à la descente, on verra une cordée asiatique, à 10 ou 12 sur une corde, trainer dans ce passage pendant 15 ou 20 minutes, heureusement sans être heurté par des rochers. Drôle d'idée et preuve d'inconscience de la part de leur guide.
Nous arrivons au Nid d'Aigle, où il faudra attendre plus de 30 minutes le prochain train. La descente nous permettra de voir une dernière fois ces paysages magnifiques et de reprendre un peu notre souffle après une journée très longue. Nous arriverons à Saint Gervais assez tard, et la première chose que nous ferrons sera de manger une pizza énorme, histoire de reprendre des forces après cette balade sympathique mais plutôt longue.