Quelques jours de cascade dans les Alpes du Sud

Je profite de quelques jours de libre pour partir avec Francis faire un tour dans les Alpes du Sud, dans la région de Ceillac, temple de la cascade de glace. Le temps s'annonce assez chaud et la saison de glace n'étant pas exceptionnelle, nous concoctons un petit programme qui devrait nous permettre de faire au moins quelques cascades. Départ pour Grenoble, où nous faisons une petite pause, puis direction Briançon par le tunnel du Chambon.

Nous faisons un arrêt à la Grave pour constater qu'il reste encore de la glace de l'autre côté de la route ! La cascade du pylône est visible du parking, mais semble peu fournie. Il n'y a visiblement personne qui grimpe dans le secteur, l'accident très grave quelques jours auparavant et le temps très doux ont dû pousser certains à renoncer. Mais nous venons de trop loin pour repartir sans essayer. Après une petite demi-heure de marche, nous arrivons au pied de cette belle dalle, plutôt raide en vérité : à gauche c'est jouable, mais à droite c'est bien raide et très sculpté. Nous grimperons donc à gauche, dans une belle glace sufisamment épaisse. C'est un vrai plaisir d'être là aujourd'hui, avec le soleil, la glace, et personne pour nous embêter !

Les cascades de la Grave.  

La cascade du pylône, elle parait bien raide comme ça !

Francis dans la deuxième longueur du pylône.

La cascade du pylône à la Grave.

Nous rejoignons le soir notre logement à l'Argentière, le Ice Rock hotel. Il est géré par un jeune très sympathique, et il y a suffisamment de place dans la chambre pour faire sécher nos affaires ! Le lendemain, direction Ceillac pour attaquer les choses sérieuses : Il semblerait que Sombre Héros soit en condition. C'est une classique du coin, et surement la meilleure cascade pour se frotter à son premier grade V. Beau cigare vertical d'une quinzaine de mètre, très souvent parcouru donc bien pourvu en possibilité de crochetage. Seul hic : la glace est très fine, les emplacements pour brocher sont de vrais gruyères et on voit l'eau couler à quelques centimètres derrière la glace. Pas de quoi nous freiner, mais je reste prudent, et je met ce qu'il faut de broches pour me retenir au cas où mes bras me feraient défaut. En effet, je viens juste de finir la rééducation de mon épaule, et avec un tendon en moins et plusieurs mois d'immobilisation, il me manque un peu de force ! Nous passons la longueur clé avec une cordée d'Espagnols juste derrière nous. Quelle belle journée ! On est presque seul au monde, dans un endroit paradisiaque avec du soleil et un beau cigare de glace, le rêve !

L'Argentière la Bessée

Je passe en premier, ça tire dans les bras !

Un espagnol dans Sombre Héros.

Francis redescend de Sombre Héros à Ceillac.

Les cascades sont visibles depuis le parking de la station.

 Le lendemain, nous retournons à Ceillac en partant très tôt de l'hotel, histoire d'éviter la foule habituelle dans les Y. C'est une cascade hyper-classique, III+, avec deux sorties différentes et des longueurs qui sont entrecoupées de parties en neige, pour faire une petite pause ou doubler une cordée sans problème. Nous arrivons les premiers au pied de la cascade et c'est encore une journée magnifique qui s'offre à nous : de la glace en abondance, personne au dessus de nous pour nous assommer avec des blocs de glace, un cadre idyllique. Pas étonnant que cette cascade accueille des dizaines de grimpeurs chaque jours ! Une fois en haut en sortant du côté gauche, nous arrivons sur le GR qui nous fait descendre au pied d'une autre cascade : Easy Rider, une ligne assez étroite coincée entre deux rochers. Elle semble en parfaites conditions, mais nous attendrons que la cordée du dessus soit sortie pour monter à notre tour.

Francis grimpe sur Whymper !

Cascade de l'Y.

L'archi-classique du coin, l'Y de Ceillac.

Descente de l'Y par le GR.

La fine cascade de Easy Rider, III

Un chateau au bord de la route.

Il est un peu tôt quand nous finissons ces deux cascades, et nous décidons d'aller un peu nous promener avant de descendre à Vallouise, où un ami à Francis doit nous héberger. Nous allons donc visiter Aiguille, un beau petit village qui habrite un précieux joyaux : une cascade artificielle que les guides du coin ont installé pour faire des journées d'initiation à leur stagiaire. C'est une chose que je n'est jamais vu, et je dois avouer que, malgré la chaleur (plus de 15° à l'Argentière !) cette cascade a encore fière allure.

Beaucoup de monde à Aiguille, site d'initiation de glace.

La cascade artificielle d'Aiguille.

Après une petite pause, nous reprenons la route pour Vallouise. Ici aussi, il y a une cascade artificielle, mais elle a été fermé quelques jours auparavant à cause le la chaleur qui a fortement dégradé les conditions. Nous retrouvons les amis de Francis pour un bel apéro suivi d'un repas qui nous remonte le moral. Demain, il faudra reprendre la route assez tôt, car les retours de vacance entre Briançon et Grenoble, c'est très pénible !

La cascade artificielle de Pelvoux.

Nous quittons Vallouise pour affronter les bouchons jusqu'à Grenoble. Un (long) détour par Chambéry nous allégera des quelques piécettes qui pouvaient nous rester en poche. Nous arriverons tard et bien fatigué à Strasbourg, après 4 jours de vadrouille. Ce weekend aura été une fabuleuse expérience et pour moi une découverte de cette région. Malgré la chaleur, nous aurons fait 4 belles cascades sans la foule habituelle, avec du soleil et presque pas de marche d'approche : le rêve !!

Par Oz.